Souris avant de mourir.

Oh ! Comment tu vis, comme tu as la bouche de travers.
Oh ! Comme tu restes distrait, comment tu t’évapores.
Tu cries encore tout bas, sous les planchers de tes impasses.
Tu te trahis quotidiennement, vautré dans ton regret en morceaux.
Insipide mort de constipé chronique,
un si petit morceau de néant immobile.
Pas encore assez gris, l’air encore en vie.
Passage en rétréci de tes rides vides.
Sous tes ciels lourds sans horizons,
tu ne connais même plus le vent.

Un jour je t’inviterai,
bientôt,
t’emporter un instant.
J’ai un masque d’élan, je te le prêterai volontiers.
Quand tu viendras, on ira voir la mer.
Tu n’auras pas envie, alors je te dirai que la mer a toutes les humeurs.
Nous ne dirons rien sur le trajet, tu entendras.
Je prendrai une glace, à la framboise.
Oh ! Comment je t’y noierai, comme le rouge t’ira bien.
Oh ! C’est une chance que l’on se soit rencontré, la mer et nous.

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