La tragique histoire d'Olivier D.


C’est aux environs d’une heure du matin, par un beau vendredi d’automne, qu’Olivier Duremberg poussa son premier cri. Olivier est un lève-tôt, né vierge le jour de venus. Cette manifestation de son activité respiratoire primordiale fut un peu timide, mais vers midi le nouveau-né Duremberg affirmait nettement plus bruyamment sa venue au monde. Les premières semaines de sa vie, il déstabilisa sensiblement ses tous jeunes parents qui n’imaginaient pas qu’un si petit être puisse produire autant de décibels. Cependant, en toute objectivité, Olivier fut un nourrisson tout à fait supportable, faisant ses nuits avant l’age d’un mois. Ses poussées de dents furent un peu pénibles mais heureusement brèves. Il ne commença à marcher que vers quinze mois mais montra rapidement une aptitude remarquable aux différents tests psychotechniques mis à foison dans le parc Mickey. Il fut choyé comme tous les premiers enfants mais pas trop. Son enfance fut marquée par les grands événements de la vie de ses parents. La voiture neuve. Le nouvel appartement. Les vacances à la mer. Les rentrées scolaires. Ces premières années furent un peu difficiles pour le jeune couple. Est-ce ces petites frustrations du quotidien, attribuées à la naissance inattendue de l’enfant, qui détermina l’absence de fratrie ? Toujours est-il qu’Olivier Duremberg arriva tranquillement à l’adolescence, fils unique d’une famille relativement aisée. Papa faisait une belle carrière bancaire. Maman était institutrice. Le chien s’appelait Russel.

Olivier était un élève studieux, ordonné et soigneux, plutôt doué pour les sciences. Il eut un premier éveil amoureux vers l’age de six ans avec la petite voisine du second étage. Vers douze ans, Emilie Léant lui offrit un baiser sous le grand chêne du square de la Madeleine. A peu près à la même période il découvrit la sociologie à travers la théologie chrétienne puis occidentale. Ces années d’interrogation spirituelle furent assez brèves cependant. Vers seize ans déjà il relativisait grâce à Einstein et optait pour une filière scientifique. Les mathématiques élémentaires lui apprenaient qu’il adorait les femmes. A dix-huit ans il entra dans une école de communication pour laquelle il se révéla effectivement doué. Il se détournait quelque peu des sciences mais ne s’éloignait pas des chiffres en s’orientant vers la publicité. Ses années étudiantes furent des plus réjouissantes et Oliviers progressa rapidement en marketing grâce à ses camarades féminines.

Vers vingt-quatre ans, Olivier Duremberg connu sa première blessure d’ego par l’intermédiaire d’Adrienne Monsard, brillante graphiste de son école. Cet insupportable rejet de sa personne, bien plus qu’une peine de cœur, donna à Olivier sa plus franche période misogyne pendant plusieurs semaines. Mais, comme beaucoup d’autres aspects de la vie, ce ressentiment envers le sexe opposé se brisa tout net devant l’horreur et la brutalité de la situation sanitaire. En effet, en quelques semaines, l’épidémie fulgurante de fractures de l’ovaire droit emporta près des trois quarts de la population féminine. Olivier fit parti des nombreux survivants masculins. En moins de cinq ans, il ne resta qu’une femme pour 3,64 hommes. Le choc d’une telle tragédie fut bien sur immense dans toute la société, l’économie, la démographie, le marché des pierres tombales et celui des serviettes hygiéniques. Mais, rapidement, le principal problème auquel fut confronté Olivier ainsi que ses concitoyens fut bel et bien la disproportion hommes-femmes. Ce facteur influença grandement les comportements et relations humaines. Les femmes leur étant devenues inaccessibles, beaucoup d’hommes s’en désintéressèrent et on nota une hausse sensible du nombre de moines, de bouddhistes, de ventes de poupées gonflables. Un des éléments les plus significatifs de cette époque fut sans doute l’autorisation de la polygamie – loi ostensiblement en faveur de femmes – que beaucoup préférait aux tragédies nées de cocufiages, de frustrations et de libertinages féminins. Des ménages à trois ou quatre s’installèrent en toute simplicité. A la naissance des enfants les pères se congratulaient respectivement tout en guettant les signes de descendance génétique. La rivalité, bien normale, des compétiteurs instinctifs était encore tangible mais bien calfeutrée.

Pour Olivier, cependant, il importait peu de 2,64 autres hommes. Il faisait partie de la grande fraction de sa génération à n’avoir aucun goût pour le partage de ses conquêtes. Son physique aimable et ses talents de séducteur l’aidèrent à ne pas être en reste. Mais les femmes devenaient difficiles avec la satisfaction sexuelle et la surabondance de partenaires. Même la serveuse du pub exigeait au moins deux sorties au restaurant et cinéma avant de bien vouloir tester les compatibilités corporelles. Ses collègues cadres, quant à elles, demandaient des mois de préparation érotique. Tout une partie des femmes était devenue tout simplement inaccessible pour les bourses de l’homme moyen. Néanmoins, la frustration la plus grande était encore cette baisse globale de l’appétit féminin qui faisait souvent penser qu’elles avaient toutes deux ou trois autres amants. Quelques femmes, pourtant, préféraient encore la monogamie, au moins temporaire, mais dans un romantique engagement qu’Olivier n’avait jamais vraiment envisagé et pour lequel il ne se sentait pas voué.

Un soir d’avril, rejoignant sa maîtresse du moment – une libraire des plus ennuyeuses mais aux seins magnifiques – Olivier vit sortir un homme de l’appartement. Après quelques instants de réflexion sur le palier, il décida d’un frère ou d’un ami d’enfance et entra sans poser de question. Mais pour la première fois l’idée d’une épidémie de fractures du testicule gauche – qu’il n’avait pas, de naissance – s’insinua en lui. Quand, effectivement, quelques semaines plus tard, la seconde tragédie de la décennie explosa, Monsieur Olivier Duremberg, 34 ans, chef de projet de la campagne Themall chez Creavison, avait passé l’age de la pensée magique. Mais cette flagrante concordance entre ses désirs secrets et les événements hautement improbables de son époque commencèrent à marteler son esprit et il se surprenait parfois à désirer mentalement très fort de petites choses de la vie. Pour vérifier. Hélas pour lui, plusieurs autres de ses vœux se réalisèrent.

Le premier d’entre eux – bien qu’il ne put se rendre compte de l’impact réel que des mois plus tard, à la sortie des données officielles – concernait le taux de mortalité masculine. Heureusement l’expérience de la première épidémie était encore fraîche dans les esprits et les infrastructures. Les hôpitaux avaient déjà eut à faire face à l’afflux massif de patientes, les entreprises de pompes funèbres – qui connaissaient justement un déclin d’activité - refleurissèrent rapidement. Le marché immobilier connu sa deuxième grande crise et les survivants bénéficièrent d’une nette amélioration de leurs qualités de vie grâce à l’agrandissement remarquable des surfaces d’habitation. Cette seconde secousse démographique n’était certes pas moins catastrophique mais semblait être mieux vécue par la population. Quand, au final, la répartition des sexes repris des proportions normales, certains même s’en réjouissaient plus ou moins ouvertement

Pour Olivier, cependant, le choc fut terrible et il fut pris d’un vertigineux sentiment de culpabilité inavouable. Ne pouvant exprimer ses doutes et ses angoisses à quiconque – au mieux on le prendrait pour un fou - il passa plusieurs semaines chez lui, isolé et cloîtré, à espérer que son entreprise cessa enfin de le harceler quant à sa reprise du travail. Cela faisait longtemps qu’il avait débranché son téléphone quand, un soir de novembre, Olivier piocha une des lettres du tas sur la table du salon. L’ennui grandissant, accentué par l’impossibilité pour lui d’allumer la télévision – dont le sujet principal était encore et toujours l’analyse de ces deux vagues successives et inexplicables n’ayant épargné qu’un quart de la population totale – lui faisait sans doute rechercher une source de distraction à ses sombres pensées. L’enveloppe portait le cachet du Haut Comité de Restructuration de l’Emploi et des Services, crée six ans plus tôt. La lettre était impersonnelle et brève. Elle lui annonçait la fermeture de son agence – probablement en raison de la disparition d’un grand nombre de ses employés et de clients- et l’invitait à se rendre aux bureaux de l’Agence Nationale pour l’Emploi qui saurait le guider dans sa réinsertion professionnelle. Olivier resta de longues heures assis-là, contemplant la page oû les mots se brouillaient. Aucune pensée n’éclairait vraiment son cerveau sous le choc de cette troisième manifestation catastrophique de ses désirs, mais, une chose au moins était devenue certaine : il devait explorer le phénomène.

Rapidement il trouva dans la rigueur scientifique le cadre lui permettant l’analyse froide et le détachement salvateur dont il avait besoin. Partant du postulat qu’il était effectivement à l’origine de millions de mort, son esprit commença à jouer avec les hypothèses comme avec un fabuleux casse-tête. La première évidence, sur laquelle il travailla des années, concernait le type de volontés qu’il réussissait à concrétiser. Les points communs émergeant étaient cette conjonction d’événements émotionnels forts et de conséquences dévastatrices. Etait-ce là un élément tangible ou simple coïncidence ? Cela méritait d’être vérifié. Pour sa tranquillité et aussi un peu de sécurité, Olivier décida de s’installer dans une des régions semi désertiques maintenant légion dans les campagnes. Equipé des accès aux principales sources de données via l’Internet et de carnets de notes pour ses observations, Oliver commença ses recherches. Pendant plusieurs semaines, tout en se documentant scrupuleusement et méthodiquement sur tous les aspects de son sujet d’étude, il explora sa capacité à influencer la météo. Mais ses quelques succès en la matière furent vite détruits par les lois de la probabilité et dût se resoudre à vérifier ses capacités sur les êtres vivants. Pour son second champ d’investigation, il choisi de se concentrer sur les mammifères les plus employés dans les laboratoires pour leur proximité avec l’homme et leur facilité d’approvisionnement. Malheureusement, malgré les ressentiments et l’amertume nés de ses échecs flagrants, les souris blanches continuèrent de prospérer dans la cave. Leur évasion massive, dans la nuit du 18 au 19 octobre, et la dévastation de ses notes et des réserves alimentaires, ne suffirent même pas à créer une colère adéquate chez l’expérimentateur. Les souris restaient obstinément en pleine forme. Après des mois de tentatives infructueuses, Oliviers Duremberg, ivre de déception et d’alcool de pommes, jugea bon d’en finir définitivement avec les souris blanches. En les regardant se disperser dans l’herbe du pré voisin, leur pelages éclairés par la pleine lune leur donnant l’étrange aspect de centaines de petits spot météorites, Oliver fut pris d’une vapeur alcoolique soudaine et décida qu’il était temps pour lui de tester sa théorie sur un autre être humain. Le lendemain il réintégrait la ville, avec une seule idée en tête : trouver une femme.

Malheureusement la disparition brutale et massive des males était encore trop récente pour influencer un changement de comportement des femelles. Certes, elles avaient à faire face à la réduction importante du nombre d’amants potentiels et devaient se résoudre à en limiter le nombre. Mais elles restaient quasiment toutes aussi exigeante quant au choix du partenaire, peut-être même d’avantage maintenant que les faiblesses des uns ne pouvaient plus être compensées par les autres. Ses économies, renflouées par l’héritage de ses parents disparus dans ce que l’on nommait maintenant « Les Grandes Catastrophes », assuraient à Olivier une tranquillité financière. Il s’installa dans un confortable loft de la rue Pasteur, le décora avec soin, réglant tous les détails de la garde-robe raffinée aux tableaux originaux. Mais rapidement il lui apparu utile, pour optimiser ses chances de rencontres mais aussi faire plus attractif son statut social, de reprendre une activité professionnelle. L’idéal était de trouver un emploi peu prenant en terme de temps mais lui permettant d’entrer en contact avec un maximum de femmes, si possible esseulées. Il convenait aussi d’avoir sur ces femmes une certaine forme de pouvoir. C’est ainsi qu’Olivier Duremberg créa son agence matrimoniale « L’amour est au rendez-vous. » Les premiers mois il se dévoua entièrement à l’organisation de sa nouvelle couverture. Publicité, suivi des clients, mise en valeur des atouts des produits, rien de bien difficile pour cet ancien publicitaire. L’agence connu un démarrage prometteur avec rapidement plus de 800 célibataires fichés. Olivier avait utilisé le brillant concept des inscriptions gratuites et ne faisait payer que les consultations des fichiers et les rendez-vous, organisés par ses soins. Sûr de la bonne santé de sa petite entreprise, il engagea une secrétaire - assistante et put enfin, en début d’année, s’attacher à son principal objectif.

Carole Tamson était une petite brune aux seins généreux, qu’une décennie de surabondance masculine avait complètement perturbée. Persuadée que la reprise de la compétitivité féminine ne lui laissait plus aucune chance, elle s’adressait à l’agence en désespoir de cause. Prête à tout, semblait-il pour fonder un couple avec le premier venu qui voudrait bien d’elle. Olivier y vit un sujet des plus prometteur et prit tout d’abord soin de la conforter dans sa pensée malheureuse. Après plusieurs semaines de travail méticuleux et de rendez-vous voués à l’échec, il commença tranquillement son approche personnelle. Un soir de mars, sous prétexte d’un moment de réconfort, il lui offrit d’aller prendre un verre et en profita pour suggérer son désir personnel de trouver la femme de sa vie. Il entama une cour généreuse et patiente, subtile et pleine d’attention. Elle tomba rapidement amoureuse. Sous ces premiers signes encourageants, Olivier put même satisfaire ses besoins sexuels dès le mois d’avril. En mai il multiplia les ballades romantiques et les dîners merveilleux, avant de rompre brutalement le premier juin. Par ce délicieux stratagème il espérait en effet que la colère et le désespoir de Carole lui feraient adopter le comportement extrémiste des âmes rejetées. Cependant, le harcèlement de son ex-maîtresse, censée provoquer en lui suffisamment de ressentiment pour potentialiser ses facultés meurtrières, n’eut jamais lieu. Carole Tamson avait choisi la forme la plus extrême de la tragédie amoureuse et c’était suicidée le lendemain de la rupture, sans même une lettre. Apres tous ces mois de préparation, la déception d’Olivier fut particulièrement amère. Carole était morte, certes, mais il n’y était pour rien ; il n’avait même pas eu le temps de le souhaiter. Après quelques jours de franche démotivation, bien compréhensible, il retourna pourtant au travail. A son arrivée, Mathilde, sa secrétaire, interpréta son absence et sa mine défaite comme les signes d’une autre souffrance. Elle lui apporta un thé parfumé au réconfort et à l’absence de culpabilité à avoir vis-à-vis des choix d’autrui. Olivier comprit alors que la frustration de ces mois perdus et l’agacement provoqué par le discours de Mathilde devrait amplement suffire. Pendant que sa secrétaire se déversait en banalités psychologiques, il ne pensa plus qu’a une chose :
« Je veux que Mathilde meurt. »
« Mathilde mourra dans d’atroces souffrances. »
« Je déteste Mathilde, elle doit mourir rapidement. »
répétée mentalement en terribles mantras.
Mais les jours passèrent sans que Mathilde ne montrât aucun signe de souffrance ou de maladie. Olivier devait reprendre ses hypothèses.

Il décida de choisir un groupe cible plutôt qu’une personne particulière. Il ne pouvait bien sûr pas utiliser sa propre agence. Une mortalité excessive chez ses clients aurait été en effet des plus suspect et aurait limité ses investigations futures. Ce fut là encore Mathile-la-douce qui lui apporta la solution. Après quelques semaines de morosité ambiante, persuadée que son patron devait se changer les idées, elle lui proposa de venir participer à une réunion de réflexions de groupe. La présentation qu’elle en fit sonnait vaguement comme un regroupement hétéroclite de désespérés spirituels mené par un gourou au nom rocambolesque. Armé de ses quelques notions ésotériques et d’un grand besoin de se soulager sur autrui, Olivier convint qu’il y avait là une excellente opportunité. Ne voulant plus perdre de temps, en même temps que les séances d’échange de pensées positives du samedi, il jugea utile de multiplier ses chances de réussites par l’intermédiaire d’une autre souris de laboratoire. Joyce Cosagne était une rousse volcanique qui confondait allégrement désir et amour. Elle lui fit du rentre-dedans franc et drôle dès la première rencontre. Olivier y vit un signe prometteur et pensa qu’un tel caractère, visiblement anti-suicidaire, était probablement plus adéquat à ses objectifs scientifiques. Bien sûr il semblait quasiment impossible de mener cette belle au désespoir amoureux, aussi opta-il pour une autre forme de ressentiment par l’humiliation. Son plan était aussi simple qu’ingénieux et ne devait prendre, tout au plus, que quelques mois. Cependant une faille inattendue se révéla dans les belles perspectives d’Olivier. Les séances de méditation ne lui procuraient pas du tout la dose de cynisme qu’il avait escompté. Au contraire, les semaines passant, il ressentait un apaisement de plus en plus marqué qui lui faisait même perdre, petit à petit, la volonté de poursuivre son projet. Le doute s’insinuait en lui. Des années maintenant le séparaient de la dernière manifestation tangible de ses capacités. De nombreuses assemblées avaient pour sujet « La culpabilité des survivants » et les réflexions qui en découlaient affectaient Olivier bien plus qu’il n’aurait voulu. Malgré ses tentatives pour se reconcentrer sur son but initial, il perdait le goût de l’expérimentation. Après quelques temps les assauts érotiques de Joyce l’ennuyèrent. Il rompit sa liaison de manière courtoise et se plongea dans la lecture du livre du docteur Flammel : « Quand il n’y a rien à comprendre ou comment aller de l’avant. ». A la suite de sa rupture avec Joyce, l’attitude de Mathilde changea sensiblement. Lui-même commencant à modifier ses perspectives de vie, il s’intéressa à elle autrement que comme un sujet d’étude. Elle se révéla charmante et drôle, facile à vivre, en un mot attachante. Rapidement il se surprit à vouloir lui faire une cour innocente et inédite. Du premier baiser à l’installation dans le loft de la rue Pasteur tout se passait naturellement, sans préméditation ou presque. L’idée d’une demande en mariage faisait son petit bonhomme de chemin dans l’esprit d’Olivier Duremberg, heureux pour la première fois de sa vie d’envisager la femme à ses cotés comme la sienne.

Mathilde tomba brutalement malade un dimanche soir après souper. Elle fut prise de crampes affreuses et de vomissement incoercibles et sanglants. Se précipitant aux urgences, Olivier commença avec elle la pénible survie des malades pour lesquels on ne peut rien. Aucun spécialiste ne semblait pouvoir expliquer les symptômes et encore moins guérir la patiente. Les doses de morphine qu’on lui injectait plongèrent rapidement Mathilde dans un état comateux ne permettant plus aucune communication mais ne l’empêchaient pas de se tordre de douleur dans ses draps moites de sueurs glacées. Olivier resta à son chevet pendant les 21 jours de son agonie, incapable de parler ni même de penser. Elle mourut un dimanche matin, à l’aube, son corps apaisé mais son visage marqué par la douleur l’ayant emportée. En lui prenant la main, Olivier Duremberg, 38 ans, put enfin lui dire.