Non communiqué conditionnel.

J’ai hésité alors je me suis tu.
Comme toujours, comme tout le monde.
C’est l’expérience des mots de trop, un jour, qui laisse les autres dans la gorge
longtemps après.
J’ai pensé qu’il valait mieux pas. Parfois je devrais me passer de penser.
Est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Certes non, je ne suis pas dupe.
Mais les mots, eux, sont restés là, coincés, tu, tués.
Lourds cadavres,
bien plus étouffants que ces mots maladroits qui ont fait mal.
Parce que les secrets continus à grandir, alors que les cris s’effacent.
Les mots ne se laissent pas si facilement enterrer, ils cherchent à sortir, à s’expliquer, à dire,
dire c’est pourtant si facile à taire.
De temps en temps même ils sortent, ailleurs, au mauvais moment, à la mauvaise personne –souvent la seconde, comme par hasard.

C’est pour cela que j’aurais dû les laisser sortir alors. Tout simplement.
Et peut-être m’aurais-tu entendu.
Au moins ça m’aurait évité de jongler avec ce temps que je maîtrise mal : le conditionnel.

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