Insaisissables.

Le fil était invisible,
c’est le mythe d’arachnide au bout de sa corde, qui ne tisse que pour elle maintenant.
A la rosée, on pouvait l’entrevoir, en dentelles complexes
et puis il s’est évaporé avec le jour, il n’en est resté que le goût de la peau.
Le fil est invisible,
c'est le prix de la solidité au bout des cœurs, qui ne font des nœuds que pour mieux se souvenir d’eux-mêmes.
A la nuit tombée on se prend souvent les pieds dedans, en fantômes à l’humour lamentable.
Et puis on fait des bonds entre minuit et deux comme des chats d’opéra, habiles déjà à éviter le meilleur.
Il ne reste que le vide saisissant, d’une ligne de travers dans le ventre.
Le fil sera invisible encore longtemps pour exister dans les feux des yeux.
C’est la tragique histoire des bonheurs humains, qui ne seront que mieux demain.
A midi je m’en souviendrai encore, en mirage des ciels inquiets.
Et puis le chemin balisé marquera les pas d’une foule exsangue, en humides ensoleillements sur nos joues tendues à la caresse violente.
Il n’en restera que l’attente du pire.

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