L’oiseau marque clairement l’endroit. Cela doit être un oiseau, un corbeau. Le corbeau tape le sol avec son bec. En donnant de petits coups il creuse la terre. A ce moment-là tu t’approches, parce que c’est évident qu’il faut s’approcher, saisir ce que le corbeau te dit. Disons que tu es intrigué, pour le moins. Au fond c’est plus que ça, puisque déjà tu écoutes un corbeau. Il a cessé de montrer l’endroit et il te scrute de son oeil sombre bordé de jaune. Tu hésites un peu, tu as peur qu’il s’envole, de n’avoir pas le temps. Mais il ne s’envole pas alors tu vas voir. Et lui ne recule que d’un mètre ou deux, il reste là, à t'observer. Tu n’y prêtes pas tellement attention : tu t’es agenouillé pour regarder. Ce n’est rien qu’un petit trou dans la terre sèche et nue. Tu creuses un peu, au cas ou. Mais à la main, tu ne progresses guère plus qu’au bec. Tu considères l’oiseau. Il semble te dire oui de la tête, mais tu n’es plus très sûr tout à coup. Après tout ce n’est qu’un oiseau et toi tu es en train de salir ton beau pantalon en creusant. Mais où trouver une pioche ? Le corbeau se met à rire bruyamment, il est clairement en train de se marrer, ce petit con. Tu te lèves et tu essuies tes genoux. Tu t’éloignes.