Donc le tiroir, la boîte, le cadre, les contenants. De ce que nous étiquetons, rangeons, classifions, enterrons, cachons, définissons, réunissons, préservons, décomptons, délimitons.
J’avais préparé l’histoire d’un tiroir, généreusement promu au sein des saints - sans faute de syntaxe - des lieux d’archivage, une belle promotion mobilière. Mais, comme j’ai plus d’un tiroir à malice dans mon sac à histoires – ou est-ce l’inverse? – j’ai eu soudain à faire à une vraie cabale ménagère. Chacun de mes tiroirs voulant faire parti de l’histoire du même nom. Aussi, j’ai décidé, en mon âme et conscience, de vous révéler un fait véridique de mon enfance, comme ça, gratos.
C’était un petit tiroir magique, un de ces petits jeux Kinder ou Pif-gadget. En fait c’était deux tiroirs l’un dans l’autre, et un ingénieux mécanisme permettait de fixer le tiroir interne à son double externe. De telle sorte que, selon la position, soit les deux, soudés, s’ouvraient et révélaient le contenu de l’objet ; soit seul l’extérieur s’ouvrait, donnant l’illusion d’un tiroir vide. Ce jouet fit véritablement fureur dans ma cour de récré pendant au moins une semaine. Bien-sûr à l’époque c’est le tour de passe-passe, et puis l’idée de l’endroit secret, qui m’attiraient. Mais, tout de même, un tiroir dans un autre tiroir, décidément, malgré la simplicité du truc, c’est une histoire déjà drôle en soi. Non ? L'histoire dans l'histoire à tiroir. Non ? Bon d’accord, j’ai un sens de l’humour lamentable. Il est actuellement dans un carton parmi d’autres cartons, forcement.
Toujours est-il, que si vous ne connaissiez pas le tour et que je vous présentais le « tiroir magique », vous auriez le droit à vos deux minutes de curiosité amusée. Maintenant, bien sûr, c’est trop tard. Comme quoi les magiciens, en gardant leurs secrets, préservent le plaisir de leurs assistances.
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