Alors la main l’a lâché. Sa tête l’a emmené vers l’avant et la jambe gauche a avancé. Il s’est redressé, cherchant des yeux la mère. Voyant les bras tendus à quelques centimètres, l’enfant a souri et a enchaîné les trois autres pas nécessaires.
La piste commençait par une jolie pente. Elle avait le cœur dans les oreilles. Elle réajusta ses gants, inspira et se mis dans l'inclinaison, toute en avant. Ses jambes tremblaient et elle devait se concentrer pour qu’elles gardent la bonne position. Elle fit un premier virage très large qui la ralentie et lui permis de s’assurer la trajectoire. Au fur et à mesure de sa descente, le rythme venait tout seul, les angles se faisaient plus aigus, les accroches plus sèches. Quand elle arriva en bas, elle fit voler la neige, les oreilles brûlantes et le cœur au bord de l’explosion.
Ce jour-là, on n’avait pas pris les bouées parce que le pique-nique était volumineux. Depuis qu’il était en maillot, Jean restait silencieux. Le dernier à l’eau, il était encore debout, mouillé jusqu’au torse, alors que les autres se dirigeaient déjà vers la grande planche fixée plus loin, là où personne n’a pied. En gonflant les joues, il plongea les mains jointes en avant. Le contact le surpris un peu, les premiers mouvements furent mal coordonnés. Pour rester à la surface, il accéléra. Trop rapide, peu ample, sa brasse lui demandait beaucoup d’efforts pour peu d’avancée. Il semblait épuisé quand il attrapa enfin le bord en bois. Quand il me regarda, il me sourit doucement.
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