Passage.

Dans le hall d'hôtel.
Un grand hall. Tout vide des marbres et des lumières d'hôtel.
Un évènement.
Une porte d'ascenseur s'ouvre. Il est vide aussi. La porte se referme. Inutile passage.
L'ascenseur reste. Au niveau zéro dit l'affichage du dessus. Son voisin est immobile. Au 8ème étage.
Les portes bagages attendent patiemment, abandonnés là, par accident. Entre deux mouvements. Sans doute.
Dans le hall d'hôtel.
Un évènement.
L'ascenseur du 8ème descend.
Et s'ouvre. Pour rien.
Pour personne. Il est juste venu tenir compagnie au voisin.
Il n'y a que des portes et des lumières. Sans trace, sans empreinte. Un prospectus à terre, pourtant, signe un passage, un courant d'air peut-être, au milieu du hall depersonnalisé.
Dans le hall d'hôtel. Un évènement.
L'ascenseur ouvre l'oeil. Dit bonjour à l'absolu.
Nocturne.
La nuit règne, maître et maîtresse du lieu, parmi les lampes surexcitées.
Dans le hall d'hôtel, un évènement.
Une ampoule clignote. Lutte. S'acharne. A maintenir un éclat. Un rôle. Une fonction. Un sens de la vie que seul les lampes peuvent comprendre.
Dans le hall d'hôtel. Un évènement.
L'ampoule a grillé.