Etrangement il y a eu assez peu d’inondations, la terre semblait pouvoir se gorger indéfiniment du ciel. Seuls quelques hallucinés construisirent des arches, les prix des bateaux s’envolèrent. Mais se fut à peu près tout. D’ailleurs plus rien ne pouvait voler. Les idées elles-mêmes s’étaient alourdies semblait-il. Au début on ne parlait que de ça : la pluie. Milles théories, plus encore de conférences, de scientifiques, de prédicateurs. Rien n’y fit, il pleuvait toujours. Les météores se foutaient bien des prévisions mathématiques ou métaphysiques. Alors, petit à petit, on s’y est fait. On a oublié le soleil et le bleu du ciel, et même ce que voulait dire le mot « sec ». On a pris notre partie de la situation. Pendant que les murs fondaient. On a maintenant tous les doigts plissés de la douche permanente, peut-être que nos enfants auront des branchies. Peut-être aurons-nous complétement oublié la musique dans ce vacarme continu, quand tous les murs auront fini de fondre.

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