Montée de sève.

C’est un appétit féroce. Je le sens courir sous ma peau, en frissons infernaux. C’est un tremblement, c’est un séisme d’ovaires, un instinct bousculant les anorexies planifiées. C’est le cerveau primitif devenu maître, la bête de l’homme, l’appel du mâle et du sexe et du plaisir, la faim d’orgasmes crochée au corps plus sûrement que les envies de reproduction. Car cela va au delà des impératifs de l’espèce, cela nous touche intimement, dans chaque noyau de cellules. Le diable peut-être. La folie vivante. Les chaleurs incoercibles, les bouleversantes érections, les programmes hormonaux qu’on voudrait distincts de nous tant ils échappent à notre contrôle. Ça nous échappe, oui. Pauvres innocents assoiffés de vie. Et c’est bon, voilà, c’est bon. Rien, plus rien ne dégoutte. Rien, plus rien ne compte pourvu que l’on se soulage le désir. Satisfaction des tensions libidinales en aller simple vers l’apaisement.

J’aurais voulu en être guérie à jamais, dans ma grande fatigue d’après course. Mais ça revient, malgré moi, malgré l’oubli. Ou peut-être à cause de lui, à cause des luis aux voix fortes. Tout ce que je voulais c’était m’en débarrasser, mourir un peu, pour de faux mais faire comme si. Je suis entière de la libido. Involontairement. Croyez-le bien. J’attends un sursis, j’attends l’aube, j’attends d’être rassasiée enfin, j’attends l’hiver prochain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

De se libérer de ce désir tu ne pourras point. Il est toi, et tu dois le mâcher. Quand tu recracheras, dis-toi que sans doute tu seras libre un moment, et c'est là, là justement, dans ta "grande fatigue aprés la course", avant le désarroi de le revivre, et l'envie de le revivre, que tu respireras pleinement. C'est la liberté que tu entretiens.