Pont à veine.

C’est un pont couvert de mousse sur le bois, car c’est un pont couvert en bois avec de la mousse. Le chemin est en cailloux blancs, des gros pavés un peu passé de gris si tu prenais une photo, mais tu lis donc il peut être blanc ou rose ou violet. Là il est blanc à cause des petits cailloux partout. Tu me suis ? Il traverse la Sarine. La Sarine est la rivière qui matérialise le rideau de rösti, la röstigraben incarnée au cœur de la vieille cité de Fribourg. Je te conseille d’y aller un jour, si possible celui du carnaval. D’abord parce que la ville est jolie, l’évènement carnaval, prétexte à une joyeuse journée, reste bien lisible – pour qui ouvre les yeux et les oreilles-, et puis il y a ce pont tout en bas. Après ou avant le pont, selon de quel côté tu viens, il y a un chemin qui part de la route principale. C’est un cul de sac, véridique, tu peux aller voir ça aussi. Du début du chemin tu verras bien les autres ponts de la ville. Ceux entre les plus hautes berges de la ville, en pierre de tour pour le plus proche, et en squelette de fer pour le moderne. Si tu suis le chemin, tu y rencontreras des gens singuliers, vas-y voir, ça en vaut la peine. Le chemin est entre deux falaises, c’est le fond d’un ravin, vert et humide comme dans la forêt tropicale. On n’y voit pas beaucoup plus le soleil, mais c’est bien plus frais l’été.

Voilà où se situe le héros de cette histoire. Mon héros enjambe une frontière linguistique, il a un pied francophone et l’autre germanique. Mon héros est couvert, il protège comme tout bon héros du genre des contes et histoires. Comme il est de bois, y a de la mousse, je l’ai déjà dis. Et puis des oiseaux qui vivent-là, des pigeons pour la plupart. Comme nous qui y passons. Quand tu le rencontreras ce héros-là, assis-toi sur ses bancs et lis l’histoire de la Sarine, du carnaval et du gentilhomme qui vit juste en face. Tu aimeras cette histoire et tu souriras peut-être en pensant à ma manie de mettre des héros partout.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut les remettre dans l'ordre, ces mots : ce n'est pas parce que tu sais où j'ai été que tu m'aimeras plus.

Skoliad a dit…

Que penses-tu de:
"C'est pas parce que je sais d'où tu viens, icone, que je ne t'aimerais plus."?