trois nuits
que la maison dort mal. De tous ses étages
fenêtres et portes closes dans sur l’obscur
cauchemar de chacun ; palpable fait divers cauchemars.
Personnelles et remarquablement communes insomnies ; ça remue dans les draps,
dans les corps, dans les rainures du parquet. Grincement.
Et tout cela se secoue étonné du jour venu dans l’agitation fébrile et grise. Le toit coule
sous les cernes, les douches râlent le petit matin, les cafés débordent, impuissants.
Trois nuits qu’on découvre la lune, le soleil, le ciel enfin. Oui, le ciel,
la terre et l’univers, l’air, les météores perturbateurs.
Dans chaque chambre chacun chacune ça
erre, ça crispe, ça hante et ça plisse les fronts.
Pour chaque chambre chacun et chacune
ça tarde à se ranger d’où ça vient.
Tout simplement.
Comme c’est venu.
A cause de la lune, du soleil, du ciel, de l’air, de l’eau.